Les effets de l’activité physique chez les jeunes

Publié le 6 mars 2021, dans la catégorie Campagne #OnBouge

 

Saviez-vous que l’activité physique est nécessaire au développement de tous les enfants et adolescents ?

Selon les données de Statistiques Canada, seulement 13% des garçons et 6% des filles entre 5 à 17 ans font au moins 60 minutes d’activité physique par jour, soit la recommandation de Santé Canada [1]. Plusieurs organismes ont pour mission de faire bouger les jeunes. Tout d’abord, le Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ) permet la participation sportive de 220’000 étudiants-athlètes [2]. Il y a également le Grand Défi Pierre Lavoie qui motive 5600 étudiants à faire de l’activité physique chaque année, en leur faisant faire de la course à pied à relais [3]. De plus, la Fondation Laurent Duvernay-Tardif est une autre initiative québécoise qui permet à 2200 élèves du primaire à travers le Québec d’être actifs, en organisant des activités sportives clés en main [4]. Enfin, l’organisme Fillactive incite toutes les écoles secondaires de la province à la mise en place d’activités sportives stimulantes pour les jeunes filles de 12 à 17 ans, dont un grand rassemblement annuel, afin de les inciter à être actives pour la vie [5]. 

Malgré ces efforts colossaux destinés à faire bouger les jeunes, un grand nombre d’enfants et adolescents québécois bénéficierait à faire plus d’activité physique. Par ailleurs, depuis le début de la pandémie, plusieurs jeunes ont vu leurs activités sportives être suspendues, afin de respecter les consignes de distanciation sociale, que ce soit des sports d’équipe et des cours en groupe. Ces conséquences de la pandémie ont eu un effet néfaste sur le mode de vie des enfants et adolescents. En effet, une étude canadienne a révélé que plus de 75% des jeunes entre 5 et 17 ans ont augmenté leur temps d’écran (tablette, télévision, ordinateur, jeux vidéo) et diminué leur nombre de minutes d’activité physique par semaine [6]. Ces données justifient donc qu’il faut persévérer dans notre mission d’encourager les jeunes à bouger, considérant les multiples bienfaits qui en découlent sur leur santé.

La participation à des activités sportives, qu’elles soient structurées ou non, comme les jeux libres au parc, influe positivement sur le développement psychomoteur et sur les aptitudes cognitives des enfants [7,8]. Par exemple, la pratique régulière d’activité physique chez les enfants et adolescents souffrant du trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H) leur permet de réduire l’utilisation des psychostimulants et d’obtenir un meilleur fonctionnement ainsi qu’un meilleur rendement scolaire [9,10]. Ces avantages se perçoivent également à la maison lors de divertissement et de relations socio-affectives [11]. Ayant aussi un effet positif sur le sentiment d’appartenance que les élèves éprouvent envers leur institution d’enseignement, le sport scolaire représente de façon évidente un excellent outil pour lutter contre le décrochage scolaire [12]. L’adolescence est une période charnière pour intégrer l’activité physique régulière dans la vie quotidienne puisque cela les prépare à un mode de vie actif à l’âge adulte. 

Devant ces évidences scientifiques, l’Association québécoise de médecine du sport et de l’exercice (AQMSE) propose une mobilisation globale afin de promouvoir l’activité physique chez les jeunes, et ce, tout en respectant les consignes de santé publique sur la distanciation sociale. Pour un maximum de résultat, tout le monde doit être impliqué, en passant par le gouvernement, les professionnels de la santé, les parents, et surtout les jeunes eux-mêmes. Distanciation sociale oblige, les activités encadrées en présentiel doivent être mises sur pause pour une durée encore indéterminée. Toutefois, de nombreuses solutions concrètes existent afin d’innover en matière  d’activité physique chez les jeunes. Par exemple, des défis inter équipes peuvent être instaurés dans les médias sociaux afin de maintenir l’esprit de compétition chez nos jeunes athlètes. Pour d’autres, cette période d’isolement social peut être un bon moment pour s’initier à de nouvelles activités telles que la randonnée en raquette ou le ski de fond afin de développer des aptitudes personnelles qui pourront être par la suite utiles pour leur sport. De plus, il y a la possibilité de s’inscrire à des cours de danse en ligne via des écoles de danse qui offrent une supervision en direct.

D’autres solutions concrètes sont proposées dans l’article S’activer en mode COVID-19 sur le site Web de l’AQMSE. Les Québécois et Québécoises peuvent ainsi s’en inspirer pour trouver une activité qui répond à leurs intérêts et à ceux de leurs enfants. Nous sommes convaincus qu’ensemble, nous retrouverons l’engouement pour l’activité physique en cette période de crise sanitaire, ce qui aura un réel effet positif sur notre santé physique et mentale.

 

Sources:

  1. Statistiques Canada, Activité physique directement mesurée chez les enfants et les jeunes, 2012 et 2013, https://www150.statcan.gc.ca/n1/pub/82-625-x/2015001/article/14136-fra.htm
  2. Miousse M.-C.Nouveau guide médical pour favoriser une éthique sanitaire et sécuritaire, RSEQ, septembre 2020, https://www.rseqmontreal.com/fr/actualites/2020/09/04/guide-medical-covid-19/?utm_campaign=numerique-rss&utm_medium=rss&utm_source=rss&utm_content=noActualite-160
  3. Le Grand Défi Pierre Lavoie, C’est quoi?, https://www.legdpl.com/la-course-au-secondaire/cest-quoi
  4. Fondation Laurent Duvernay-Tardif, Tournée BOUGEZ AVEC LDT, https://www.fondationldt.com/programmes/bougez-avec-ldt/
  5. Fillactive, À propos, https://fillactive.ca/a-propos/a-propos-de-fillactive
  6. McCormack G. R., Doyle-Baker P.-K. Parent anxiety and perceptions of their child’s physical activity and sedentary behaviour during the COVID-19 pandemic in Canada, Preventive Medicine Reports, 2020 Dec;20:101275. doi: 10.1016/j.pmedr.2020.101275.
  7. Tan B et al. A Meta-Analytic Review of the Efficacy of Physical Exercise Interventions on Cognition in Individuals with Autism Spectrum Disorder and ADHD. J Autism Dev Disord 2016;46:3126-3143
  8. Neudecker et al. Exercise Interventions in Children and Adolescents With ADHD: A Systematic review. J Atten Disorders, 2019 Feb;23(4):307-324.
  9. White R et al. Attention Deficit Hyperactivity Disorder and Athletes. Sports Health 2013;6(2):149-156.
  10. Gapin J et al. The effects of physical activity on attention deficit hyperactivity disorder symptoms: The evidence. Preventive Medicine 2011;52:S70-S74.
  11. Holton KF and Nigg JT. The Association of Lifestyle Factors and ADHD in Children. J Atten Disorders, 2020 Sep;24(11):1511-1520.
  12. RSEQ, La réussite et la persévérance par le sport étudiant http://rseq.ca/media/26649/la_re_ussite_et_la_perse_ve_rance_scolaire.pdf